Des livres et rien d'autre.

vendredi 27 janvier 2012

La bête dans la jungle de Henry James

Il existe des noms dont on a l'impression qu'ils sont, d'emblée, destinés à être attribués à un écrivain. C'est le cas d’Henry James même si je ne suis pas certain que ses parents y avait pensé.
Henry James, malgré son œuvre extrêmement florissante n'aura eu droit hélas qu'à un succès posthume. Auteur de près d'une centaine de nouvelles, il est considéré comme l'un des maitres du réalisme littéraire.
Je suis tombé sur ce livre après avoir vu la magnifique adaptation par Jack Clayton d'une de ses nouvelles: Le tour d'écrou (sous le nom cinématographique Les innocents). Considéré comme l'un des meilleurs films d'horreur, il a notamment inspiré le très bon Les autres d'Alejandro Amenabar. A l'instar de La maison du diable de Robert Wise, le film oscille entre rationalisme et fantastique sans que le terrifiant dénouement ne permette de classer le film dans un de ces deux genres.
Deux personnages, homme et femme , aucune localisation spatiale ni temporelle proprement dite. Le protagoniste masculin sait que quelque chose doit lui arriver, une chose absolument terrible qu'il va devoir affronter (la fameuse bête) sans qu'il incapable de dire quelle forme celle-ci prendra. Il propose donc à cette femme un pacte diabolique: attendre avec lui que cette bête arrive..
Dans ce livre vous ne saurez rien de plus sur ces personnages ou alors si, mais bien trop tard... Difficile de parler de cette fameuse bête sans dévoiler le climax des dernières pages. Comme dans le désert des Tartares de Dino Buzzati, l'action prend place sur toute une vie. La vie entière des personnages a d'ailleurs un rôle à part entière dans ces deux romans, étant fondamentalement liés à l'intrigue.
Contrairement au Tour de l'écrou, l'effroi viendra de la rationalité et non du fantastique. James nous prouve que l'horreur n'est pas là ou on le pense et que la jungle n'est peut être pas si loin de nous...
     
  [Photo extraite du film Les innocents de Jack Clayton]

jeudi 26 janvier 2012

Parce qu'il faut bien commencer.

J'ai lu l'interview d'un écrivain qui avertissait les  auteurs en herbe de ne jamais commencer un livre en parlant du temps qu'il fait. Comme je n'ai pas la prétention d'en écrire un, je peux le dire : il pleut et il fait froid. 

J'ai décidé de parler (d’écrire pardon) sur les livres que j'aime, que j'adore, voire auxquels je voue un culte. Au delà d'en faire une simple apologie subjective mon but est de vous de vous faire partager mon enthousiasme et pourquoi pas d’ouvrir le débat. 
Fermez donc bien la porte en entrant et au plaisir de vous lire.

Son âme lentement s’évanouit comme il entendait la neige tomber délicatement sur l’univers et délicatement tomber, comme au jour du Jugement dernier, sur tous les vivants et les morts.
Les gens de Dublin, James Joyce